Je marchais à travers cette ville que j'avais autrefois aimé, où j'étais tombé en amour quelques fois et où je m'étais fait briser le coeur sans merci. Je ne savais pas vraiment savoir où j'allais... Mes pas me guidaient inconsciemment vers une destination inconnue Pour une fois dans ma vie, je me sentais comme un étranger à travers toutes ces rues, ces immeubles, ces gens. Tout me semblait fade, sans intérêt. Je m'étais réfugié au Mexique pendant quelques mois. J'avais plongé dans l'alcool, les femmes et n'importe quoi pour oublier comment ma vie avait basculé tout d'un coup. J'avais tenté de remplir le vide qui avait été créé en moi. Ça avait marché pour le temps où j'étais bourré, mais maintenant que je suis de retour à la réalité, je me rends compte à quel point je suis seule, à quel point ELLE me manque et à quel point j'ai été con.

Inconsciemment, je m'arrête de marcher devant le cimetière. Et soudainement je me rends compte que celle dont j'ai besoin, c'est ma mère. J'avais l'habitude de venir souvent à sa tombe simplement pour déposer des fleurs, ou juste pour lui dire que je l'aimais. Depuis un an, j'avais cessé de venir, j'avais abandonné ma mère. J'avais honte. C'était la personne qui comptait le plus à mes yeux avant qu'elle décède. J'avais laissé le souvenir de ma mère s'effacer graduellement de ma mémoire à cause de tous mes problèmes.

Lentement, mais surement, je me dirige vers sa pierre tombale tout en réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir lui dire de peur qu'elle ne me pardonne pas de l'avoir abandonnée. Je m'assois devant sa tombe...

« Maman... Je sais pas par où commencer... Je suis désolé de n'être pas venu depuis longtemps. Je te demande pas de me pardonner, mais juste de m'écouter. Ces derniers mois ont été infernaux pour moi... Je suis tombé amoureux. Enfin, je crois... Je m'étais jamais senti comme ça avec quelqu'un et ça c'est mal terminé. J'ai passé les trois dernier mois à faire la fête pour oublier tout ça... Elle me manque et je sais pas quoi faire. Je sais pas si je veux réessayer avec elle parce que c'était tellement compliqué. Et j'ai peur.... Je veux pas me faire briser le coeur encore une autre fois... Tu me manques Maman et j'aimerais tellement que tu sois là pour me dire ce que je dois faire parce que pour l'instant, j'en ai aucune idée... »

Je lève ma tête vers le ciel en espérant que quelque chose se passe, que j'aie un signe qu'elle est bien là et qu'elle m'écoute. Je n'ai jamais cru en Dieu, au paradis et à tout ça, mais en ce moment, j'ai besoin d'un signe. J'ai besoin de savoir si j'ai fait la bonne chose. Je ferme mes yeux pendant un instant et je me couche sur le dos. Puis, sentant une ombre par dessus-moi, je les ouvre et j'aperçoit Maia Ersley. J'esquisse un petit sourire et je me lève pour serrer Maia dans mes bras.

« Tu m'as manqué... »

Je contemple mon amie pendant quelques instants; toujours aussi belle qu'avant. Elle n'avait pas tellement changé depuis que je l'avais rencontrée lors de cette fameuse nuit. Et puis ce n'était pas comme si tous ses mois de séparations physiques entre nous avaient changé quelque chose. Maia était la seule personne à qui j'avais pu faire confiance après que Britt et moi on se soit séparés et que j'aie décidé que j'en avais marre de ma vie à Los Angeles. Je n'avais pas gardé de contacts avec personne, même pas mes meilleurs amis Chels, Jay, Nick et tout le reste. Même si je connaissais Maia depuis un peu moins longtemps, j'avais toujours su que je pouvais lui faire confiance et qu'elle serait là pour moi. Je savais que Maia n'allait pas me juger comme tous mes autres amis le faisaient aussi bien. Bien que ça ne me dérangeais pas tant que ça, ça faisait du bien pour une fois d'avoir quelqu'un à qui je pouvais parler de n'importe quoi sans me sentir coupable. J'avais fait une tonne de conneries au Mexique et elle était la seule à être au courant. Je savais très bien que si j'avais dis à mes meilleurs amis où j'étais et qu'est-ce que je faisais, ils seraient venus me chercher sans hésitation, pour m'arrêter, pour me convaincre d'arrêter de faire l'imbécile. J'avais besoin de partir de LA, de m'éloigner, d'être moi-même pendant quelques temps, même si ça voulait dire passer mes soirées à boire de la tequila et à coucher avec n'importe qui. Mes amis n'auraient jamais compris que j'avais besoin d'être seul, mais Maia, elle, elle avait compris. Et c'était de quelqu'un comme elle que j'avais besoin...

MAIA « T’aurais dû me dire que tu revenais! Ça fais longtemps que tu es là? Je, j’suis tellement contente de te voir Jasper..»

Je ne savais pas quoi lui répondre ou plutôt par où commencer. Je voulais lui dire merci; merci d'avoir été là pour moi quand j'en avais probablement le plus besoin. Merci de n'avoir pas dit à personne où j'étais, merci d'avoir respecté mon choix de partir. Et puis je voulais m'excuser d'être parti aussi loin, de n'avoir donné de nouvelles à personne, de l'avoir mis dans cette position en lui demandant de garder ce que je lui disais pour elle. Je voulais m'excuser d'avoir été aussi égoïste, d'avoir pensé à moi pour une fois dans ma vie en laissant tous les gens que je connaissais derrière moi et en partant pour de bon.

JASPER « Quelques jours seulement... Désolé de pas t'avoir averti de mon retour... Je voulais juste attendre quelques jours, le temps de me réinstaller, de retourner au monde normal. Juste retourner chez moi ça m'a fait pensé à elle... Je croyais que c'était fini, que je l'avais réellement oublié, mais faut croire qu'on peut jamais oublier quelqu'un comme ça.. »

Prononcer son nom était un supplice pour moi. J'étais sur que le Mexique allait me faire oublier mes souvenirs que j'avait d'elle, mais je m'étais trompé. L'alcool n'était pas la solution. Les autres femmes non plus. J'avais donné mon coeur à Brittany, elle l'avait détruit. Maintenant, c'était fini. Mon coeur s'était assez fait piétiner comme ça. J'avais mal, je souffrais. Et c'était pour ça que j'étais venu ici aujourd'hui. Pour parler à une des seules personnes qui pouvait me réconforter malgré les circonstances qui nous séparaient. Ma mère était la seule personne qui pouvait réellement comprendre ce que je ressentait en ce moment. Chaque jour, je me demandais ce que ma vie aurait été si ma mère était toujours dans ce monde. Je me demandais ce que je serais devenu, si j'aurais été un meilleur homme, si j'aurais été plus respectueux.

JASPER « Merci Maia... »